Culture du Vanuatu : le paradis des ethnologues |
Le Vanuatu est le paradis des ethnologues et autres anthropologues ! Riche d'une culture avec 120 langues et encore plus de dialectes (difficile parfois de faire la différence), répartis dans les tribus des 83 îles de l'archipel des Nouvelles-Hébrides, une vie entière ne suffiraient pas à tout étudier. Vanuatu signifie d'ailleurs dans les dialectes du nord du pays, notre pays. En plus de la population Ni-Vanuatu puisant ses lointaines origines d'Asie, on trouve aussi des Pygmées au centre de l'île d'Espiritu Santo. Une petite population asiatique est aussi présente sur Port-Vila et Luganville et tient essentiellement des commerces. La population du Vanuatu parle l'Anglais, parfois le Français et dans tous les cas le Bichlamar. Bref un beau mélange culturel.
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Un mode de vie basé essentiellement sur la coutume
Une coutume est une pratique ou règle sociale, parfois religieuse, acceptée par une population ou un peuple. Les européens ont introduit aux Nouvelles-Hébrides le système occidental, avec ses lois, depuis le XIXème siècle. Mais la coutume reste particulièrement respecté au Vanuatu. Par exemple, subir la loi coutumière et être punis sera bien plus redouté par les jeunes que de passer quelques jours en prison ! De la même façon le mariage est pour beaucoup une histoire de coutume même si les moeurs évoluent lentement. L'organisation sociale se fait en Grande Chefferie et Chefferie, comme dans de nombreuses îles et pays du Pacifique. Le grand chef est le patron de son aire coutumière. Il peut parfois y avoir plusieurs aires coutumières par île, en fonction de la taille de l'île. Chaque Grande Chefferie supervise des chefferies, en général une chefferie par village. Le chef ou le grand chef hérite de ce titre par le sang. L'île de Santo compte par exemple près de 300 petits chefs. En fonction des îles, le sorcier est aussi un homme écouté ! Les chefs coutumiers cumulent rarement des fonctions politiques. Et un simple portier d'un hôtel peut être un chef régnant sur une tribu de 1500 âmes, ne vous fiez pas aux apparences occidentales ! Les chefs, nobles et roturiers ne sont pas ceux que l'on croit !
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Des coutumes locales parfois particulières
Vive le cochon, symbole de richesse, particulièrement dans les îles du nord. Il permet d'accéder à la classe supérieure : lors de cérémonie, c'est un peu à qui en tuera et en offrira le plus. Les tapis peuvent aussi servir de symbole de richesse parfois, comme le cochon ils sont une sorte de monnaie. Dans le grand nord (province de Torba), il n'y a pas de chefferie au sens décrit au paragraphe précédent, qui concerne le centre du pays . Aux Shepherds et à Embae, les femmes peuvent même accéder au statut de chef. Mais dans le reste du sud du pays, c'est le contraire, les femmes sont peu valorisées. Sur certaines îles, on retrouve aussi des sociétés secrètes réservées aux hommes, essentiellement sur Tana, quelques traces sur Santo. N'oublions pas aussi notre Cargo Cult primitif à défaut d'être premier, dont John Frumm tira des ficelles.
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Une vie proche de la nature
Les mélanésiens et les Ni-Vanuatu en particulier vivent en harmonie avec la nature, dont ils ont régulièrement subis les foudres : raz de marée, séismes, éruptions volcaniques, pluies diluviennes... Autant de catastrophes expliquées par l'offense de certains esprits de la nature, donnant ensuite naissance à de nombreuses légendes. Certaines catastrophes naturelles donnant même lieu à des conflits locaux, comme l'éruption de 1913 sur l'île d'Ambrym. Une nature apportant quand même ses richesses tropicales, heureusement : ignam, banane, coco, taro, manioc, crabes des cocotiers, petits cochons, poissons ... Mais tellement proche de la nature que le cannibalisme était une pratique courante jusqu'à l'arrivée des missionnaires. Entre les famines et le cannibalisme, la population des Nouvelles-Hébrides avait même largement décrue. Confirmé par les autochtones, il reste même encore quelques cannibales sur Malekula !
La musique, la fête, les rites
Les traditions sont nombreuses dans la culture ni-Vanuatu, et l'art de la fête est très présent pour célébrer les puissances de la nature, où les étapes de la vie : naissance, circoncision, mariage, mort, changement de statut social. La circoncision voit l'enfant devenir adulte, après un passage de quelques semaines ou mois en forêt avec ses oncles ! Chaque île voir chaque tribu possède ses dances, ses tenues, ses rituels, ses masques, ses statues, ses chants, ses légendes, permettant de transmettre de façon orale (pas d'écrit) l'histoire de la tribu, de la famille, de l'île. Malekula est réputée pour ses masques par exemple, Pentecôte pour sa tradition de saut à l'élastique, pas breveté mais datant de plusieurs centaines d'années ! Le Nagol ou N'gol a été copié par les Néo-Zélandais qui inventèrent alors le saut à l'élastique. Cérémonie très spectaculaire ! Incontournable, il vous faudra gouter un petit Kava lors d'une cérémonie ou dans un bar à Kava.
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